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Imposition des dividendes exemple concret et chiffré !


L’imposition des dividendes présente certaines particularités qu’il faut connaitre et comme on va le voir par la suite avec l’exemple de calcul de l’impôt, tout cela peut avoir un impact non négligeable sur vos finances personnelles.

Dans cet article, nous verrons comment les dividendes sont imposés en France avec les différentes options que je vous présenterai en détail. Ensuite, nous ferons un point sur le volet déclaratif pour bien déclarer vos dividendes sur votre déclaration de revenus annuelle et ne pas être redressé fiscalement.

A quoi correspondent les dividendes ?

Les dividendes font partie de la catégorie des revenus des capitaux mobiliers tout comme les revenus provenant de l’assurance vie ou encore les intérêts de placements financiers.

Ces dividendes sont versées par des sociétés ou encore des établissements financiers (banques).

Si vous détenez un portefeuille d’actions de sociétés et que votre gestionnaire est un organisme financier, c’est la banque qui est en charge du versement des dividendes.

Lorsque les dividendes sont versés par des sociétés, ils peuvent être soumis aux cotisations sociales lorsque le montant distribué aux associés est supérieur à 10% du capital social, des primes d’émission et des sommes versées en compte courant d’associé.

Les dividendes peuvent être versés par les sociétés présentant la forme juridique suivante :

  • la Société Anonyme (SA)
  • la Société par Actions Simplifiée (SAS)
  • la Société à Responsabilité Limitée (SARL) non soumise à l’impôt sur le revenu (IR)
  • la Société en Nom Collectif (SNC) non soumise à l’impôt sur le revenu (IR)
  • la Société Civile (SC) non soumise à l’impôt sur le revenu (IR)
  • la Société en Commandite Simple (SCS)

Lors du versement des dividendes par une société, la distribution est décidée lors d’une Assemblée Générale Ordinaire (AGO) d’approbation des comptes annuels. Cette assemblée peut décider d’affecter aux associés, une partie ou la totalité du résultat de l’exercice écoulé, en dividendes. Cette affectation se réalise en proportion des parts détenues par chaque associé de la société.

L’Assemblée Générale (AG) peut décider de distribuer les bénéfices de l’année (résultat net comptable provenant des comptes annuels produit par l’expert-comptable) ou bien de prélever ces distributions sur le montant des réserves accumulées par l’entreprise depuis sa création.

Imposition des dividendes : 2 options s’offrent à vous !

Les dividendes sont imposés de deux manières :

  • par un prélèvement forfaitaire unique (PFU)
  • par le barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR)

Prélèvement forfaitaire unique (PFU)

Depuis le 1er janvier 2018, les dividendes sont soumis, par défaut, au Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30%. Ce dernier inclut l’acompte d’impôt sur le revenu de 12,8% et les prélèvements sociaux de 17,2%.

Le PFU est un taux forfaitaire qui s’applique sur toute distribution de dividendes. Il ne prend pas en compte votre revenu fiscal de référence ni votre niveau d’imposition.

Lorsque vous percevez les dividendes, le taux forfaitaire de 30% est appliqué d’office. Vous payez l’acompte d’impôt de 12,8% et les prélèvements sociaux de 17,2% au moment du versement des dividendes.

Vous pouvez être dispensé de verser l’acompte d’impôt de 12,8% si votre revenu fiscal de référence de l’année N-2 est inférieur aux seuils suivants :

  • 50 000€ pour les célibataires, veufs ou divorcés
  • 75 000€ pour les personnes mariées ou pacsées

La demande de dispense du paiement d’acompte d’impôt doit être réalisée auprès de l’établissement financier (banque) ou de la société avant le 30 novembre de l’année qui précède l’encaissement des revenus. Cette demande de dispense doit être faite en fournissant une attestation sur l’honneur que vos revenus de l’année N-2 sont bien inférieurs aux plafonds fixés.

Par exemple, vous encaisserez des dividendes en avril 2024 et vous avez un revenu fiscal de référence inférieur à 50 000€ (en tant que célibataire) sur l’année 2022. Ainsi, vous devez faire une demande de dispense à votre établissement financier avant le 30 novembre 2023 attestant de votre niveau de revenus inférieurs aux seuils.

Le PFU ne se substitue pas à la déclaration de revenus. En effet, l’imposition définitive des dividendes aura lieu sur votre déclaration de revenus annuelle. C’est sur cette déclaration que vous pourrez opter pour le barème progressif en fonction de votre situation fiscale.

Imposition des dividendes exemple de calcul du PFU

Jean a perçu en mai 2024 des dividendes de 10 000€ brut d’une société dans laquelle il est associé majoritaire. Etant célibataire et ayant un revenu fiscal de référence à 52 000€ sur l’année 2022, il est soumis au PFU de manière automatique et ne peut demander de dispense de paiement de l’acompte d’impôt car son revenu fiscal de référence N-2 est supérieur aux plafonds.

Jean a finalement perçu un montant net de 7 000€ de dividendes au mois de mai 2024. La déclaration 2777 effectué par l’expert-comptable de son entreprise au mois de juin 2024 a permis de liquider le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 3 000€. En effet, cette déclaration des revenus de capitaux mobiliers (formulaire 2777) permet de payer l’acompte d’impôt mais également les prélèvements sociaux. Jean a donc payé sur 10 000€ de dividendes brut un montant de 1 280€ (12,8% * 10 000€) d’acompte d’impôt et un montant de prélèvements sociaux de 1 720€ (17,2% * 10 000€).

Sur la déclaration des revenus 2024 réalisée en mai 2025, Jean étant soumis à la tranche marginale d’imposition (TMI) de 30%, ses dividendes seront finalement imposés à 12,8%. Etant donné qu’il a déjà versé l’acompte d’impôt de 12,8% en juin 2024, il n’aura aucun solde d’impôt à reverser à l’administration au mois de septembre 2025. Sur sa déclaration de revenus, l’acompte d’impôt de 12,8% apparaitra dans la case « Crédit d’impôt égal au prélèvement forfaitaire non libératoire effectué en 2024 ».

Concernant l’imposition des dividendes et avec cet exemple de calcul de l’impôt au PFU, j’espère que vous y voyez plus clair au niveau de la mécanique fiscal. Dans le cas contraire, n’hésitez pas à me poser vos questions dans la section des commentaires.

Barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR)

Comme on l’a évoqué précédemment, la PFU s’applique par défaut sur l’imposition des dividendes. Dans certains cas, il est possible que vous ayez un intérêt à opter pour l’imposition au barème progressif des dividendes.

L’option au barème progressif de l’impôt sur le revenu se fait en cochant la case 2OP de votre déclaration de revenus. Dans cette situation, vous bénéficierez d’un abattement de 40% sur les dividendes bruts. Il faut bien noter que l’option au barème progressif est irrévocable et vaut pour l’ensemble des revenus de capitaux mobiliers. Il n’est pas possible d’avoir, sur la même déclaration, des dividendes soumis au PFU et des intérêts d’assurances vie soumis au barème progressif.

Les frais payés notamment aux intermédiaires financiers ou aux banques sont déductibles des revenus de placement pour leur montant réel. De plus, une partie de la CSG (6,8%) calculée sur ces revenus de capitaux mobiliers est déductible du revenu global l’année de son paiement. Ainsi, pour des dividendes perçus en 2024 et déclarés au printemps 2025 avec l’option au barème progressif, l’impact de la CSG déductible aura lieu à l’été 2025.

L’option au barème progressif de l’impôt sur le revenu est souvent plus intéressante pour les contribuables qui ont un taux marginal d’imposition inférieur à 30%. En effet, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) au taux de 12,8% permet d’optimiser fiscalement l’imposition des dividendes pour les contribuables qui ont par exemple une tranche marginale d’imposition élevée.

Toutefois, une personne imposable dans la tranche marginale d’imposition à 11% a tout intérêt, sauf exceptions, à opter pour le barème progressif.

Comment déclarer ses dividendes ?

Après avoir vu le mode d’imposition des dividendes à travers un exemple de calcul de l’impôt, la grande question est la suivante : « comment renseigner ses dividendes sur la déclaration de revenus annuelle ? »

Alors il faut savoir que les dividendes sont pour le plupart du temps pré-renseignés sur votre déclaration de revenus dans le case 2DC « Revenus des actions et parts ». En effet, les informations sont récupérées par l’administration à partir des déclarations des revenus des capitaux mobiliers (formulaire 2777) au moment du paiement des prélèvements sociaux.

Toutefois, le montant des dividendes bruts indiqué dans la case 2DC doit bien être vérifié pour éviter les erreurs. il s’agit non pas du dividende net perçu mais bien du dividende brut (avant prélèvements sociaux et impôt sur le revenu). La vérification peut se faire à partir de l’imprimé fiscal envoyé par votre établissement financier.

Lorsque vous n’avez pas demandé de dispense de paiement d’acompte d’impôt sur le revenu, le prélèvement forfaitaire non libératoire de 12,8% a été réglé au moment du paiement des dividendes. Sur votre déclaration de revenus, vous avez le montant de cet acompte d’impôt qui est pré-renseigné dans la case 2CK. Il s’agit également de bien vérifier le montant indiqué dans cette case, à partir de l’imprimé fiscal transmis par l’établissement financier ou par l’expert-comptable.

Case 2CG

Le montant des dividendes bruts sont également pré-renseignés dans la case 2CG « Revenus déjà soumis aux prélèvements sociaux sans CSG déductible ». Le montant indiqué dans cette case doit être le même que celui de la case 2DC.

Partie « Revenus de capitaux mobiliers » de la déclaration de revenus 2020

Case 2OP

En cas d’option au barème progressif, c’est sur la déclaration de revenus que vous pouvez choisir cette option si elle est plus favorable pour vous. Vous avez juste à cocher la case 2OP de votre déclaration de revenus.

Case 2DC

Le montant des dividendes bruts est indiqué toujours en case 2DC mais sera soumis à un abattement automatique de 40%. Vous serez donc imposé à l’impôt sur le revenu à hauteur de 60% du montant des dividendes bruts.

Case 2BH

Il vous faudra reporter ensuite dans la case 2BH le montant des dividendes bruts pour pouvoir déduire une partie de la CSG déductible (à hauteur de 6,8%).

Case 2CK

Enfin, dans la case 2CK « Prélèvement forfaitaire non libératoire déjà versé », vous aurez le montant de l’acompte d’impôt sur le revenu de 12,8% que vous avez payé lors du versement des dividendes. En fonction du calcul de votre impôt sur ces dividendes, vous pourrez recevoir un remboursement des impôts si le montant du prélèvement forfaitaire est supérieur à votre solde d’impôt sur le revenu.

À retenir

Concernant le mode d’imposition des dividendes et avec l’exemple de calcul de l’impôt qu’on a vu plus haut, le choix entre l’imposition au barème progressif et au prélèvement forfaitaire unique (PFU) est à arbitrer en fonction de votre situation personnelle et de tous vos paramètres fiscaux.

Le mieux est de tester directement sur votre compte fiscal en ligne en choisissant une option la première fois et une autre la seconde fois. En effet, tant que la déclaration de revenus n’est pas signée électroniquement, vous pouvez y revenir facilement et changer les modes d’imposition.

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Arnaud Bouteleux
Arnaud Bouteleux

✅ Créateur du site, je vous partage de nombreuses informations et conseils sur les impôts et la déclaration de revenus.
✨ Mon expérience ✨
- Ancien expert-comptable stagiaire
- Master 2 Comptabilité Contrôle Audit
- Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion (DSCG)
- 6 ans en cabinet d'expertise-comptable

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